Depuis quelques semaines, Meghan Murphy est la cible d’une charge violente et coordonnée qui la vise, elle, explicitement, à titre de porte-parole de principes féministes qui sont essentiellement les nôtres, charge qui est également dirigée contre les femmes, en général, et contre les féministes, en particulier.
Cette violente campagne, déclenchée par un article de Playboy et amplifiée par une pétition digne du mouvement masculiniste et soutenue par des femmes connues pour leurs efforts de lobbying pro-prostitution, prend sa source dans un court texte que Meghan Murphy a écrit en réaction à une série de photos de nus d’une femme trans connue, Laverne Cox. Dans son billet, Meghan Murphy critique cette notion qui voudrait qu’une femme ou une femme trans qui publie des photographies d’elle à caractère sexuel, voire pornographique, pose par là un geste d’« empowerment », autrement dit, un geste d’émancipation. Nous ne voyons pas en quoi un tel texte pourrait être qualifié de « transphobe ». Cela dit, nous croyons aussi que le mot « transphobie », comme son acolyte lexical « putophobie », est un terme aussi galvaudé que controversé. Pour celles et ceux d’entre nous qui croyons encore aux principes de la vie démocratique et aux règles de la déontologie journalistique, il est troublant de voir une analyse critique transformée en « phobie » et en « attaque personnelle », ce qui empêche toute possibilité de dialogue rationnel.
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